Le monde de Willy : Melmak
Parole à Melmak, qui m'a donné le jour le 26 mars 2009.
"Je partage un assez grand champ
et une mare avec Carlito,
ainsi qu'avec avec Shian
et son petit (né le 15 janvier dernier) ;
Nous bénéficions de l'ombre de quelques arbres...
mais interdiction de s'en approcher.
On arrive juste à saisir
quelques branches qui dépassent!
Mon histoire est bien lourde,
sans parler de notre captivité.
J'ai mis au monde un beau petit tapir,
au printemps 2009.
Willy...
Ce fut une très douce année
Je lui apportais beaucoup d'amour et d'attentions,
en retour,
il m'apportait beaucoup de satisfactions,
gentil, câlin,
mais aussi très joueur et espiègle !
Tel était mon petit,
et j'en étais très fière...
Une vraie réussite,
un grand bonheur pour moi.
Bonheur qui a pris fin en ce début 2010.
c'est la vie ;
Je traîne ma douleur
et ma détresse,
d'autant plus que,
dans le même temps,
on a coupé notre champ en deux,
Carlito et moi, d'un côté,
Et Shian,
qui venait d'avoir son petit,
de l'autre.
Tout cela pour des causes diverses
(morsures de capybaras,
Carlito, agressif avec les bébés...)
et nous créant un traumatisme
encore plus grand !
La perte de mon Willy,
une histoire de fatalité...
Il parait que c'est une fragilité naturelle
de notre espèce !
Pourtant, il était beau et fort, mon petit ;
je m'en occupais avec toute la tendresse
et tout l'amour de mon coeur de maman !
Il me reste Carlito,
Shian et son petiot
(puisque la clôture de séparation a été réouverte...)
Je ne comprends pas du tout
ces histoires de fatalité et de séparation !
Bon, je vis, et voilà !
Le petit bonhomme de Shian et Carlito
(la fidélité ne fait pas partiede nos préoccupations,
à nous la famille Tapir)
me cause bien du souci,
Il est faiblard et souvent malade
(voies respiratoires)
comme nous tous, les adultes,
mais lui, il est beaucoup trop fragile,
j'ai peur qu'il ne rejoigne mon petit Willy
un peu trop vite !
Fatalité tout cela...
c'est un peu beaucoup et
nous nous sentons abandonnés, souvent,
nos soigneurs étant trop occupés
par tous les animaux du parc.
D'ailleurs,
mon petit Willy était resté coincé,
toute une journée,
derrière la clôture électrique,
sans que quiconque réagisse.
Ce n'est pas faute de les avoir appelés à l'aide !
Bon, c'est le passé...
Pas facile d'oublier ces moments-là...
Il est beau, notre Brésil,
et nos belle forêts atlantiques détruites,
dont on prenait pourtant bien soin...
Aujourd'hui, on nous interdit d'approcher les arbres
(clôtures électrifiées à chaque arbre) :
Ce n'est pas nous qui avons détruit les forêts,
pourtant !
Revenons au petit de Shian :
il aurait bien besoin d'une sérieuse prise en charge,
Sa maman fait du mieux qu'elle peut,
elle le protège et le câline,
elle souffre avec lui
de ne pouvoir le nourrir suffisamment ;
Elle le voit s'affaiblir,
elle voudrait qu'on l'aide,
qu'on consacre davantage de temps à son bébé.
Il le mérite bien, ce petiot !
Et puis, elle sait que
Willy a laissé sa vie à cause de cette maladie,
elle la voit venir à grands pas
et elle hurle :
"ça suffit !".
Eux, les autres,
ceux de l'autre côté du parc,
ils disent que c'est possible de sauver ce petit,
ils en sont sûrs.
Eux, les autres,
ceux de l'autre côté du parc,
ils veulent aider Shian à sauver son petit,
ils se battent, ils alertent...
mais, ils n'ont pas le droit de nous aider :
ce sont des étrangers !
Mais nous,
Melmak, Carlito, Shian et son petit,
nous savons qu'ils nous aiment
comme si nous étions leurs enfants,
et qu'ils se battront pour améliorer nos conditions de vie...
Il suffirait de quelques aménagements
de temps et d'argent,
supplémentaires :
câliner ce petit, lui parler,
le faire sortir plus tard de sa maison,
leur mettre de la paille pour litière,
plus de chauffage...
Eux, ceux de l'autre côté du parc,
Ils passent beaucoup de temps avec nous ;
ils écoutent parler les visiteurs qui passent,
ils entendent leur mépris de nous
("qu'ils sentent mauvais!!!")
ou leurs critiques
("pas de litière, les pauvres ;
pas suffisamment d'eau...etc")"